L'application de gestion de l’assainissement collectif

 


La représentation cartographique d’un réseau d’assainissement collectif constitue un très bon exemple d’utilisation de données spatiales vectorielles.

Les principes de modélisation des données d’assainissement

Les données métier de l’assainissement collectif sont constituées des objets suivants :

  • les canalisations : éléments linéaires qui forment des tronçons ;
  • les objets ponctuels connexes : avaloirs, regards, stations d’épuration par exemple ;
  • tout autre objet du patrimoine de l’assainissement collectif, représenté soit par un point, soit par une ligne, soit par une surface.

Lorsqu’ils sont numérisés, ces objets doivent respecter une topologie 2D bien précise :

  • tout objet, ponctuel ou linéaire, doit être en relation topologique avec au moins un autre élément ;
  • tout arc doit joindre deux nœuds (ceux dont la localisation coïncide avec celle d’une de ses extrémités) ;
  • deux arcs ou plus doivent pouvoir se croiser sans être connectés ;
  • un nœud constitue une terminaison du réseau ou connecte deux arcs ou plus par leurs extrémités.

Comme toutes les données de type vectoriel, elles sont créées soit en interne par les administrateurs, soit par des sociétés spécialisées ou des bureaux d’études. Le principe est de numériser des plans papier existants. Une norme de données permettant d’harmoniser les saisies a été validée par tous les acteurs de la filière. Ceux-ci se sont accordés sur des symboles pour représenter les objets ponctuels du métier, sur le format des fichiers (en l’occurrence SVG, Scalable Vector Graphics), sur les données alphanumériques devant accompagner les objets spatiaux, et sur une spécification de fichier d’échange commune.

À ces renseignements de cœur de métier peut s’ajouter toute donnée, vectorielle ou raster, susceptible d’aider à la localisation visuelle : cadastre, bâtiments, voirie, espaces verts, photos satellites.


Les avantages d’une base de données spatiale dans la gestion de l’assainissement


Image de couverture du livreUne base de données spatiale dans un SIG apporte un affichage immédiat des renseignements relatifs à une canalisation, par exemple le diamètre ou le matériau utilisé. Ces informations sont stockées dans des champs associés à l’objet graphique lui-même. D’autre part, quand on utilise un SGBDR puissant du type de PostGIS, toute donnée en base est accessible, même de manière indirecte. Chaque valeur peut être croisée très rapidement avec une autre. On peut aussi aisément garder trace de l’historique des actions effectuées sur un conduit. Ainsi, l'application connectée à la base de données spatiale pourra par exemple proposer une fonctionnalité de planification des interventions de maintenance préventive et corrective pour les différents équipements et réseaux (débouchage, nettoyage, etc.).

L’emploi de données vectorielles topologiques  permet de :

  • répercuter facilement toute modification sur le terrain. L’ajout d’un tronçon lors de l’ouverture d’une voirie se traduit en effet par la création d’une ligne entre deux points directement dans le SIG. La scission d’une conduite constitue simplement un découpage d’axes, etc. ;
  • se servir de nouveaux opérateurs de requête graphiques pour interroger en langage SQL les données d’objets provenant de sources différentes. Je peux par exemple demander de sélectionner toutes les canalisations (contenues dans une table) se trouvant dans une rue précise (les tronçons de voirie se trouvant dans une autre table) par l’intermédiaire de l’opérateur graphique À l’intérieur de. L’intérêt est ici de localiser les canalisations qui n’ont aucun attribut de voirie avec les objets d’une autre table géographique ;
  • tirer parti de toutes les fonctions de représentation cartographique classiques, notamment les analyses thématiques. Je peux par exemple colorer les canalisations en fonction de leur matériau ou de leur diamètre) ;
  • bénéficier d’une schématisation des éléments du réseau conforme à la norme du métier, par l’intermédiaire de bibliothèques de représentation graphique variées.

La complémentarité entre les données alphanumériques et spatiales permet aussi de proposer des fonctionnalités de gestion administrative couplées à la localisation grâce à la cartographie. Par exemple, certains programmes offrent :

  • le suivi des demandes d’avis envoyées par le service urbanisme (dans le cas de demandes de travaux susceptibles d’endommager des ouvrages du réseau) ;
  • la production de documents ;
  • la saisie des informations liées au contrôle réglementaire ;
  • les dossiers de raccordement ;
  • la facturation ;
  • la supervision des plaintes ;
  • les enquêtes de conformité.

Les gestionnaires de l’assainissement trouvent ainsi tout leur intérêt dans un système d’information géographique qui exploite ces données géoréférencées. Ils peuvent en effet visualiser, analyser et gérer sur une carte les conduites d’égouts, les stations de traitement des eaux usées ou d’autres infrastructures connexes, à l’échelle d’une ville ou d’une région.

Les données géomatiques sont donc un atout certain dans la gestion de l’assainissement. Les combiner avec des données alphanumériques dans un SIG permet en effet de regrouper des informations de sources hétérogènes, de les croiser, et d’améliorer ainsi les prises de décision. Il aide au management du patrimoine. Il perfectionne le suivi administratif et l’organisation réglementaire.
Elles sont donc indispensables.



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